Espace fleuri
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C’est une bande herbacée avec ses couleurs variées qui illuminent notre organe rétinien, avide de découvertes.Elle est située sur les berges d’un bras de la Cère, elle offre une biodiversité locale mais fragile !
Quel privilège d'observer une telle densité de végétation sauvage, parée de notes printanières. Les graines se sont développées en toute insouciance guidées par le vent ou transportées par les oiseaux et les insectes.
Les fleurs présentent des caractéristiques différentes. Elles sont soient hautes, moyennes ou basses, mais elles produisent des longueurs de tiges équilibrées dans un milieu d’une telle densité florale. C’est remarquable de cohabitation, en effet le niveau lumineux, le vent, la pluie, l’humus est identique pour chacune d’elles et pourtant le seuil de consommation varie avec leur biologie. Chacune absorbe son minimum vital sans gêner la biodiversité.Il n’y a pas de fort ou de faible mais une légitimité de croissance pour chacune d’elle, une notion de survie !
J’ai l’impression de découvrir les besoins de chaque plante en fonction de leur surface foliaire, du nombre de feuilles , basale en rosette et de leur disposition, de leur tige ronde ,carrée ou rampante, de leur corolle et des pétales de fleurs .Je pense qu’il existe une limite de croissance à ne pas dépasser car aucune feuille rencontrée ne présente des signes de faiblesses ou d’étiolement !
Elles utilisent leurs ressources sans sur consommer. Les équilibres dépendent de la biodiversité locale, devant autant d’évidence, nous restons des observateurs !
Une exception pour la bardane officinale, mais dont les feuilles cordiformes présentent une surface de réception de la lumière du jour très importante .Aucune espèce pousse dans son périmètre et j’ai observé 1 à 2 pieds tous les 10 mètres. Ses graines sont apparemment absentes dans la zone fleurie, curieuse coïncidence !
Ma conclusion, elles ne vivent pas en vase clos et pourtant elles s’adaptent ou se supportent !
Les engins de nettoyage ont gommé les fleurs qui s’élevaient dans leur espace fleurie .Le spectacle est terminé. Le sol est sans voix, les insectes et les oiseaux ont perdu leur espace de vie. Leurs repères ressemblent à un désert où seul le promeneur pourra se détendre en toute sécurité et solitude. La biodiversité va se recréer, à sa vitesse, lentement, après plusieurs mois, car les graines pousseront au printemps prochain !
Les travaux d’entretien sont nécessaires, mais il est difficile de s’habituer à ce nouveau décor. La nature reprendra ses droits et comme écrivait Victor Hugo,"la nature nous parle mais nous ne l’écoutons".
Un espace semé et riche en fleurs a déjà vu le jour, il était près du kiosque de la Bourgnatelle. La démarche louable respectait la biodiversité, les pollinisateurs visitaient régulièrement toutes ces corolles ouvertes qui se balançaient à chaque rencontre avec l’insecte.
Parcours péri bastide
Cette ancienne voie classée Impasse St Martin est restée un axe reliant le faubourg de Bretenoux aux zones champêtres vers la route de Ségaro. Ses haies sont composées d’érable champêtre et de fleurs sauvages venues de nulle part !
Les nombreuses inflorescences se dressent pour vous accueillir et agrémenter votre passage d’une révérence aux accents de bienvenue !
Leurs noms circulent avec leur grâce naturelle, le millepertuis officinal ,achillée mille fleurs, la crépide capillaire , l’œillet arméria , la vergerette annuelle , le campanule agglomérée , la mauve alcée ,le bugle rampante ,le coquelicot , la menthe sauvage, le lotier, le navet du diable , le chèvre feuille , le liseron.
Les insectes pollinisateurs et polyphages, les syrphes, l’andrène à pattes jaunes, l’adelphocoris quadripunctatus ,le pentatome rayé se sont donnés rendez-vous, discrètement, pour savourer cette alchimie ,où seule la plante et le soleil savent s'associer. Le vent anime à sa façon le feuillage des arbustes et apporte sa note musicale, l’instant est précieux !
Les haies aux feuillages denses, accueillent le merle, la fauvette à tête noire, le rossignol, le pigeon ramier, le troglodyte mignon, la mésange charbonnière, la mésange bleue, le milan noir, le geai.
Ce jeune geai fréquente les taillis, les couverts et les espaces fréquentés par les randonneurs mais sans jamais s’éloigner de son site. Il suit les promeneurs en se perchant régulièrement sur les piquets de clôture. Il suffit de se déplacer de quelques mètres pour le voir, vous accompagnant d’un air moqueur et semblant compter vos pas dans ce petit chemin champêtre. Il ne se laisse pas approcher car il refuse le contact mais apprécie la compagnie .
Bretenoux
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Mon choix de découvertes se porte dans la région du Ségala lotois avec un point de chute à Bretenoux.
C'est une bastide du 13ème siècle située au Nord du Lot .Cette commune nous offre toute une palette de découvertes avec sa faune , sa flore ,son espace protégé ,excellente initiative de faire germer les idées, un service de plus rendu à la nature et son corollaire ,spectacle de vie et de couleurs.
Soyons observateurs et sensibles à ce nouveau tableau riche en coquelicots, bleuets, achillées, cosmos, lavatère.
Approchez votre regard et admirez les fleurs aux diverses couleurs, courtisées par des pollinisateurs avides de nectar et de pollen.
C’est un ballet incessant sur les corolles déployées et illuminées par les premiers rayons du soleil.
Les insectes se croisent sans jamais se bousculer, leurs codes sont identifiés et reconnus en permanence.
Nous sommes de simples observateurs à la recherche des interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux.
Cette sauvegarde doit déclencher en nous une forme de civisme pour la collectivité et de civilité entre citoyens.
Je conclurai en disant que ces espèces sont indispensables et doivent être protégées, la nature apportera son soutien millénaire
Les panneaux signalétiques sont des messages clairs, pour les promeneurs, pensez au contenu, aux démarches engagées et à l’avenir de notre environnement.
La commune est traversée par la cère, le plus important affluent situé en rive gauche de la Dordogne, en aval de Bretenoux.
C’est une rivière capricieuse controlée par de nombreux barrages et qui présente d'importantes fluctuations saisonnières de débit, avec des hautes eaux d'hiver-printemps
et des maigres d'été, en juillet-août-septembre.
Un bras de la rivière forme l'ile de la Bourgnatelle,Une allée entretenue circule dans l’ile et vous invite à découvrir un paysage naturel et diversifié. Les arbres aux allures de gardien du temple trônent et abritent des familles d’oiseaux , en particulier la sittelle torchepot.Les rayons du soleil filtrent à travers ces épais feuillages pour ne laisser apparaitre que des scintillements tremblotants que seul le vent à le pouvoir de créer. Les senteurs florales se mêlent à cette atmosphère et vous invitent à l’évasion et au respect de l’environnement !
Le ruisseau du mamoul coule dans un écrin de verdure et de fleurs champêtres, bordé par des arbres et des arbustes. Ses contours imprévisibles semblent désobéir au parcours dessiné par le temps, il se veut paisible, mais présent, même dans ses parties cachées, son clapotis nous rappelle sa présence. Il abrite de nombreux insectes et oiseaux qui peuvent, se nourrir, se développer tout en nous offrant une ambiance si particulière,une ode à la nature !
L’architecture des maisons à pans coupés représente un urbanisme régulier et un réseau organisé autour des carreyrats , carreyrous , andrones , venelle , traversière, carreyrats , carreyrous
Dans un périmètre de quelques kilomètres , se dresse le célèbre Château de Castelnau-Bretenoux , forteresse du XIe siècle.J’ai découvert également le village d'Autoire avec sa cascade et ses falaises calcaires ,le gouffre de Padirac , les grottes de Presque et l'incontournable site de Rocamadour .
Grottes de Presque
Elles présentent une entrée horizontale qui s’ouvre et vous entraine vers une suite e formes solidifiées aux couleurs naturelles, un parcours de plus de 300 mètres
Des salles immenses, décorées de « tentures minérales » millénaires .
Cette stalagmite , en forme de colonne, part du sol et rejoint la voûte haute de près de neuf mètres
Les parois se parent de différentes couleurs
Un décor harmonieux constitué de formes différentes, colonnettes , piliers et draperies , ces dernières résultent du lent écoulement des gouttes d’eau le long de la paroi qui déposent peu à peu le calcaire
Les concrétions présentent des formes et des teintes variées, issues de la dissolution de la roche calcaire par des eaux acides, (traversées dans l’atmosphère et enrichissement en gaz carbonique dans les fissures de la roche calcaire).
Il faut plusieurs milliers d'années pour qu'une grotte se forme ,ces joyaux existent car la nature a su les préserver !
Les eaux de pluie, les corps chimiques et physiques jouent une partition non reproductible. C’est une valeur patrimoniale indéniable que nous ne pouvons nous approprier car nous ne maitrisons aucune composante !
Rocamadour
Le village est bâti sur des balcons successifs à l'aplomb de la falaise, au-dessus du canyon sculpté par la rivière Alzou.
Son histoire est très tourmentée, du 11 ème au 12 ème siècle, les moines de l’abbaye de Tulle et ceux de l’abbaye de Marcilhac sont en conflits, la suprématie est remportée par les moines de Tulle jusqu’au 14 ème siècle.C’est la grande époque avec l’afflux de donations et la visite de grands personnages laïques et religieux.
En 1317, les moines perdirent le pouvoir et l’administration revint aux chanoines nommés par l’évêque.
A partir du 15 ème siècle ,les guerres de religion, les famines, les maladies et la révolution entrainent le site vers son déclin.
C’est au 19 ème siècle que les évêques de Cahors restaureront la cité et relanceront son attractivité et son immense rayonnement.
La végétation est composée de forêts peu épaisses de feuillus et d’épineux.
Le village est accroché à une imposante falaise calcaire. Toutes les constructions semblent plaquées aléatoirement à la roche sur des gradins à l’épaisseur imposante.
Ces causses calcaires sont des roches sédimentaires provenant de la lithification.Les eaux de pluies , au contact des végétaux et des bactéries se chargent en gaz carbonique , processus chimique qui dissout la roche en creusant des galeries d’où s’écouleront les eaux souterraines.
Cet ensemble architectural est suspendu entre ciel et terre et reflète bien au moyen âge les trois ordres de la société française ,la noblesse, le clergé, le tiers- état.
Nous apercevons au niveau haut , le château et ses fortifications ,
à mi hauteur , la cité religieuse puis au bas de la falaise, les maisons médiévales et les boutiques.
Les bâtisseurs et leurs équipes ont réalisé des constructions qui défient les lois de l’équilibre . Leurs expositions toute la matinée aux rayons du soleil illuminent cette immense architecture médiévale. La beauté de cette nature millénaire nous entraine vers ces décors grandioses et imposants.
Peinture de Marie Françoise
Gouffre de Padirac
Il se situe au cœur du plateau des Causses du Quercy, immense plateau calcaire régional, qui se distingue par son relief karstique remarquable par son sol aride, accidenté et à l'hydrographie souterraine.
Le plateau est une curiosité karstique.
Le gouffre de Padirac remonte le temps en installant son marqueur à 10000 ans, période à laquelle sa voute s’est effondrée. Cette cavité monumentale possède des dimensions qui frôlent la démesure, 33 mètres de diamètre et 75 mètres de profondeur.
Ce trou béant est extrêmement impressionnent !
Les parois abruptes du gouffre sont formées par des couches sédimentaires qui se sont solidifiées, sur des millions d’années.
Un escalier métallique de plusieurs centaines de mètres vous entraine au bas du gouffre, ,vous ne voyez plus qu'un rond de ciel bleu.
La chimie, nous apprend que les calcaires sont des carbonates de chaux (CaCO3) plus ou moins impurs. Le carbonate de chaux est soluble dans l'eau chargée d'acide carbonique. L’eau pénètre facilement dans les couches calcaires à travers les fissures créés par les mouvements des plaques terrestres.
La stalactite se forme sur les voûtes par cristallisation des sels calcaires au contact de l'air.
La stalagmite se forme par concrétionnement sur les sols grâce à la chute continue d'eau calcaire, en fonction de la hauteur du plafond, elle peut adopter plusieurs formes, pile d’assiettes par exemple.
Les teintes sont dues à la matière organique que l’eau entraîne avec elle. Les acides humiques donneront les couleurs claires, (jaunes et crèmes) les acides fulviques , des couleurs sombres , le cuivre colore la calcite en bleu-vert
Buste d’ Édouard-Alfred Martel .
“ Se consoler des hommes par l’étude et l’admiration de la nature.
Sans intérêt, sans ambition, aimer et pratiquer la science pour son utilité. ”
C’est un « Voyage au centre de la Terre » dans un labyrinthe de cavités aux aspects impressionnants que seule la nature peut nous offrir !
Processus chimique de dissolution de la roche par l’eau
Nous allons parler ici du cas le plus fréquent ; celui de la dissolution des carbonates (calcaire, craie, marbre, travertin…). Quelques cas particuliers (hors carbonates) seront évoqués à la fin de cette étude.
Dans un premier temps, l’eau (de pluie) va se charger de dioxyde de carbone (CO2). Celui-ci provient en partie de l’atmosphère mais majoritairement du dioxyde de carbone contenu dans le sol et qui, lui, est d’origine biogénique (respiration des êtres vivants ou décomposition de la matière organique).
La réaction chimique est la suivante :
CO2 + H2O → H2CO3 (acide carbonique)
Cet acide carbonique va se dissocier en présence d’eau :
H2CO3 + H2O → HCO3- (ion hydrogénocarbonate) + H3O+
Si l’eau pure ne peut dissoudre que 15 mg de calcaire par litre, cette eau acide (ph6 environ) peut en dissoudre jusqu’à 60 à 80 mg par litre après traversée dans l’atmosphère et jusqu’à 200 mg par litre grâce au dioxyde de carbone issu de l’activité biologique du sol.
Dans le cas du calcaire, le carbonate de calcium (CaCO3) sera donc attaqué par l’ion acide selon cette réaction :
CaCO3 + H3O+ → Ca2+ + HCO3- + H2O
Globalement, on peut résumer ces réactions ainsi :
CO2 (dioxyde de carbone) + H2 O + CaCO3 (carbonate de calcium) → Ca2+ + 2HCO3-
L’ion calcium passe ainsi en solution sous forme d’hydrogénocarbonate de calcium (Ca2+ + 2HCO3-) qui pourra être transporté par l’eau.
Un certain nombre de facteurs agissent sur cette réaction :
La température de l’eau : plus elle est basse et plus elle peut se charger de dioxyde de carbone.
L’abondance de l’eau : les régions désertiques ne sont pas favorables à la formations de reliefs karstiques.
La nature de la roche.
La teneur de l’eau en dioxyde de carbone : cette teneur augmente avec la pression par exemple mais aussi avec l’abondance dans le sol d’êtres vivants fournissant ce dioxyde de carbone à l’eau.
La présence de fractures, diaclases,cavités, pores dans la roche permet une meilleure infiltration de l’eau et une dissolution meilleure.
La durée de contact entre l’eau et la roche : il vaut mieux des roches microfissurées où l’eau circulera lentement, que de grosses fractures qui diminueront la surface et le temps de contact entre l’eau et la roche.
n a longtemps pensé que les oxydes de fer (rouille) et les oxydes de manganèse (noir), contenus dans le calcaire, étaient à l’origine de ces couleurs, l’eau entraînant ces oxydes en profondeur avec le carbonate de calcium pour les déposer avec la calcite lors du concrétionnement.
En fait, ces teintes sont dues à la matière organique que l’eau entraîne avec elle. En surface, la décomposition de la matière organique va créer une série de substances : les acides fulviques puis les acides humiques. Bien que contenus dans l’eau en très faible quantité, ces acides suffisent à teinter les concrétions lors de leur formation. Les acides humiques donneront les couleurs claires (jaunes et crèmes) ; les acides fulviques donneront les couleurs sombres (brunes). En climat froid, la décomposition de la matière organique étant plus lente, les acides fulviques seront plus abondants. Les concrétions seront plus foncées. En climat tropical, les acides humiques seront plus abondants (meilleure décomposition de la matière organique). Les concrétions seront plus claires.
La couleur des concrétions peut donc être un marqueur des climats régnant à la surface du karst au moment du concrétionnement.
La présence de certains métaux peut donner aux concrétions des couleurs particulières. Par exemple le cuivre colore l’aragonite en bleu et la calcite en bleu-vert. Ces teintes dues à la présence de métaux apparaissent lorsque les grottes sont situées sur des filons minéralisés.