La pollinisation est le mode de reproduction privilégié des fleurs angiospermes, qui portent les fruits avec la graine dans un récipient et gymnospermes qui portent les fruits avec l’ovule à nu, non incluse dans un ovaire.
Le processus réside dans le transport d'un grain de pollen, situé dans les étamines (organe mâle) vers le pistil (organe femelle) soit par autofécondation soit par fécondation croisée (le pollen d'une fleur se dépose sur les stigmates d'une autre fleur de la même espèce, processus qui fait souvent intervenir un insecte pollinisateur tel que l'abeille).
C'est un des services écosystémiques classés comme bien commun ou bien public car vitaux et donc très important pour l'agriculture et la culture des arbres fruitiers.
Malgré la forte interaction entre les plantes et les pollinisateurs ces derniers sont globalement en régression sur toute la planète, et tout particulièrement dans les régions industrialisées et d'agriculture intensive de l'hémisphère nord.
Il existe plusieurs stratégies utilisées par la nature pour disperser le pollen d'un anthère mâle à un stigmate femelle.
Pollinisation par les animaux (la zoogamie)
Tous les pollinisateurs visitent les fleurs pour y rechercher du nectar, du pollen ou les deux. Dans la fleur, le pollen se dépose sur le corps des pollinisateurs, puis peut tomber par hasard sur le stigmate de la même fleur ou de la fleur suivante.
Les abeilles, famille des apidés ,sont dotés d’appendices spéciaux pour le stockage du pollen collecté. Il s’agit de petits paniers sur les pattes arrière dans lesquels ils transportent le pollen qui s’est déposé sur leur corps.
Pollinisation par les insectes (Entomogamie)
En explorant les fleurs à la recherche de nectar, les insectes (entre autres les abeilles, les papillons, les bourdons, les mouches ou certains coléoptères) se frottent aux étamines, récoltant involontairement des grains de pollen qu’ils abandonneront par la suite dans une autre fleur..
Les fleurs entomophiles ont souvent des couleurs vives pour se faire mieux repérer des insectes pollinisateurs.
En fait, les insectes tels que les abeilles ont une vision trichromatique et sont sensibles au jaune, au bleu et à l'ultraviolet (mais pas au rouge). La vision dans l'ultraviolet leur permet de repérer des lignes qui convergent des pétales vers le cœur de la fleur et ainsi de mieux localiser les zones riches en nectar.
Pollinisation par le vent (anémogamie)
La méthode la plus simple, mais la moins efficace, consiste à produire des quantités massives de pollen afin que le vent les transporte à bon port. Il est le vecteur principal pour 10 % des plantes à fleurs dont la plupart des céréales (riz, maïs, orge, seigle).
Autogamie et allogamie
La pollinisation peut être de type allogame (l'ovule est fécondé par du pollen en provenance d'une autre plante) ou autogame (le pollen féconde les organes femelles d'une même fleur ou d'autres fleurs d'une même plante).
Le blé, le petit pois, le haricot ou la tomate sont strictement autogames, c'est-à-dire qu'elles utilisent uniquement l'autofécondation pour se reproduire : les lignées restent pures, et il n'y a pas d'hybridation, ni de variabilité génétique. Par exemple, chez le pois, même lorsque la fleur est épanouie, les organes sexuels sont protégés par une carène, la fécondation a ainsi lieu à l'abri du milieu extérieur : la pollinisation croisée est impossible sans intervention humaine.
Environ 225 000 espèces de plantes à fleurs sont pollinisées par 200 000 espèces d’animaux parmi lesquelles en premier lieu des insectes, de l’ordre des hyménoptères (abeilles et bourdons), des diptères (mouches, syrphes en particulier), des lépidoptères (papillons) ou des coléoptères (cétoine, charançons).
La pollinisation par les insectes, dénommée entomophile, est indispensable à la fécondation d’une majorité d’espèces de plantes à fleurs que l’on cultive pour leur graine (colza, tournesol, sarrasin), leur fruit (pomme, poire, kiwi, melon), leur racine ou leur bulbe (carotte, radis, oignon), leur feuillage (chou, salade).
Il y a trois types de plantes, qui se distinguent par leurs systèmes de reproduction :
La plante dioïque : elle possède chaque type d’organe reproducteur sur des plants séparés (plants mâles et plants femelles). Le houblon, le houx et l’ortie en sont des exemples.
La plante monoïque : ce type est caractérisé par la possession d’organes mâles et femelles sur le même plant mais dans des fleurs séparées (fleurs mâles et fleurs femelles). Des exemples en sont le noisetier, le châtaignier ou encore le maïs.
La plante hermaphrodite : les fleurs des plantes de cette catégorie disposent chacune des organes mâles et femelles. Le tournesol, la rose et la primevère en font partie.
Comme vous l’aurez deviné, la nature a fait en sorte que pour certaines plantes, l’abeille n’ait pas besoin d’intervenir dans le processus de pollinisation. En revanche, son action sera essentielle pour la fécondation de beaucoup d’autres types de fleurs.
Les producteurs de fruits et légumes font de plus en plus souvent appel aux apiculteurs pour que ceux-ci déplacent leurs ruches et les installent dans leurs vergers ou leurs potagers, au moment de la floraison.
Dans un contexte très difficile le déplacement des ruches est aléatoire car les abeilles sont exposées à des environnements hostiles pour leur santé du fait de la présence de produits phytosanitaires souvent très toxiques à plus ou moins long terme.
La pollinisation est une opération essentielle à la pérennité des espèces végétales avec des espaces dédiés aux animaux pollinisateurs, la culture doit être raisonnée à base de traitements biologiques pour favoriser leur installation à long terme dans votre jardin.
Mes observations :
En 2015 , j’ai constaté des signes d’abeilles déboussolées devant les planches de vol. Elles se déplaçaient en "titubant", se hissant sur les herbes fines et retombant au sol sans énergie. Leurs déplacements étaient vraiment perturbés, elles ne volaient pas et devenaient la proie de toute la faune prédatrice qui circulent en surface (fourmis, gendarmes, guêpes et autres ) .Ma ruchette d’élevage placée dans le centre du village, au milieu des jardins en fleurs était victime de traitements !
Les arbres fruitiers n’étaient plus en fleurs, mais les abeilles qui visitent toutes les fleurs ont absorbé des molécules dangereuses pour la biodiversité et les pollinisateurs.Pas de miel, pas de cire pas de construction, un résultat négatif pour une démarche de soutien à la nature et à l’apiculture.
Je continue mes travaux de recherches sur la faune et la flore , mais ne rêvons pas, la réalité est tout autre, (je ne suis pas Quichano dans le roman de Cervantès) .
Constat glacial
En 2018, j’ai récolté quelques cadres de hausse en vérifiant le parfait remplissage des cadres de rive dans le corps de ruche, tout était encourageant, vu les surfaces recouvertes par le couvain.
Puis en septembre et octobre, 80 % des abeilles avaient disparu , il restait quelques abeilles , signe d’une disparition des ouvrières et gardiennes, la fin des cycles de vie.Le plancher en bois, sans aération était sain et sans trace d’humidité, la ventilation avait été correctement faite par les abeilles dédiées.Les cadres étaient remplis de miel et de pollen mais le couvain avait disparu et les jeunes abeilles avaient bien désertées leurs anciennes alvéoles.Faut-il croire toujours à la présence des trois néonicotinoïdes (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame) ou des fongicides . Le vendredi 27 avril 2018, les États membres de l’Union européenne ont adopté la proposition de la Commission et interdit leurs présences à toutes les cultures en plein champ.
Qu’en est-il vraiment ? De nombreuses interrogations m’invitent à essayer de comprendre !